Lutte contre les rongeurs qui envahissent nos habitations : Solutions radicales en 2023 ?
Nuisances sonores, fils électriques rongés, vêtements troués… Les rongeurs n’ont pas bonne presse et pour cause ! Leur présence dans une habitation ou autour peut conduire à de nombreux dégâts, sans compter qu’ils peuvent être vecteurs de maladies et que s’en débarrasser peut être fastidieux. Voici quelques conseils pour reconnaître et lutter contre la présence de rats, souris, mulots et campagnols dans et autour de votre habitation.
En ville, on trouve principalement deux types de rongeurs à proximité des habitations : le rat et la souris grise. Si le rat d'égout (aussi appelé surmulot ou rat brun) vit principalement dans les égouts et des terriers creusés dans le sol (à partir du réseau d'assainissement, sous une maison ou dans un jardin), la souris, elle, préfère l’intérieur et cherchera à se loger directement dans votre habitation. Elle y construira son nid avec tous les matériaux qu’elle aura à disposition (tissus, papiers…) et s’en éloignera peu une fois installée. Le rat, lui, remontera régulièrement en surface à la recherche de nourriture.
Dans les zones rurales, ce sont surtout les mulots et les campagnols qui risquent de venir vous importuner. Dans les parcs, les forêts, mais aussi dans les jardins, le mulot dit « sylvestre » affectionne tout particulièrement les haies sous lesquelles il peut facilement se cacher. Il se nourrit de graines, de baies, d'insectes, de racines, et attaque également les légumes, ce qui en fait l’ennemi de votre potager. Il n’hésitera pas non plus à entrer dans votre logement pour y élire domicile, en particulier dans votre garage, buanderie, cave, ou grenier.
Le campagnol, également connu sous le nom de rat taupier, vit quant à lui essentiellement sous la terre où il creuse des galeries. Il peut également causer de grands dégâts dans votre potager, car étant végétarien, il s’attaque aux racines des végétaux (carottes, navets, céleri, poireaux, pommes de terre, bettes, et arbres fruitiers).
Quoi qu’il en soit, c’est bien la présence de nourriture et d’eau qui permet à un rongeur de s’installer durablement. Le nombre de rongeurs installés est ainsi proportionnel à la quantité de nourriture disponible.
Il est peu probable que vous tombiez directement nez à nez avec une souris ou un rat dans votre maison ; en effet, ces nuisibles se déplacent assez discrètement et surtout la nuit. En revanche, ce sont les traces d’excréments (de petites crottes de 0,5 cm de long aux extrémités pointues pour les souris, et de 1 à 2 cm de long de forme rectangulaire pour les rats), ou des dégâts comme des câbles électriques rongés qui doivent vous alerter. Des bruits de grattement dans les murs ou les plafonds le soir peuvent être des signes de leurs déplacements.
Des trous dans votre jardin, et notamment aux abords des potagers doivent aussi attirer votre attention, car ils peuvent être l’œuvre de mulots ou campagnols, qui se traduiront ensuite par des ravages sur vos plantations.
Tous les rongeurs choisiront d’élire domicile dans un lieu où il se sentent en sécurité et surtout à proximité de nourriture régulière. Quelques bons réflexes permettent donc d’éviter de les attirer :
Certains répulsifs naturels peuvent aider à repousser les rongeurs indésirables : en effet, rats et souris fuient l’odeur du poivre, tout comme celles de la menthe, du laurier, de l’angélique ou de l’eucalyptus.
Mais en cas d’invasion, ces solutions pourraient bien ne pas suffire. Vous devrez alors avoir recours à un raticide puissant pour vous débarrasser durablement de ces nuisibles. Ces solutions radicales se présentent sous forme d’appâts anticoagulants qui éliminent les rongeurs qui l’ingèrent, ce qui éradique peu à peu la colonie. Le nombre de points d’appâtage dépend du site du traitement, du contexte géographique et de la gravité de l'infestation.
La majorité des rodenticides contiennent des anticoagulants comme ingrédient actif. Les anticoagulants sont des substances qui empêchent la coagulation du sang, conduisant ainsi à une mort lente par saignement interne, environ une semaine après avoir consommé une dose létale. Mais voici le truc intéressant : après avoir ingéré cette dose mortelle, le rongeur peut continuer à vivre normalement pendant plusieurs jours, causant des ravages dans la zone. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne se retire pas dans son terrier pour mourir ou chercher de l'eau, mais continue ses activités quotidiennes pendant un certain temps.
Au sein de l'Union européenne, huit substances actives dans les anticoagulants sont approuvées. Elles peuvent être classées en trois groupes en fonction de leurs propriétés, et les réglementations suivent cette classification.
Les anticoagulants de première génération sont les plus anciens. Ils sont moins toxiques, moins accumulatifs et moins persistants que leurs homologues de deuxième génération. Pour que ces substances aient un effet, les rongeurs doivent les consommer à plusieurs reprises. Dans de nombreux pays européens, la résistance à ces anticoagulants est répandue, ce qui les rend inutiles dans ces régions. Jusqu'à présent, aucune résistance n'a été observée en France. En l'absence de résistance, les anticoagulants de première génération restent une option efficace et moins nuisible pour l'environnement.
La bromadiolone et le difénacoum sont plus toxiques, plus accumulatifs et plus persistants que les anticoagulants de première génération. Bien que la résistance à ces derniers soit moins courante, il existe des zones où les souris et les rats ont développé une résistance à ces substances. Cela signifie que ces rodenticides peuvent parfois échouer dans leur mission de contrôle des nuisibles.
En ce qui concerne le brodifacoum, la difétialone et le flocumafen, la résistance n'a pas encore été observée. Ces substances sont très efficaces contre les rongeurs, même ceux qui résistent aux anticoagulants de deuxième génération. Cependant, elles ont un inconvénient majeur : leur toxicité élevée, leur accumulation et leur persistance dans l'environnement. Le brodifacoum en 50 ppm et la difétialone semblent s'accumuler à des niveaux plus élevés que le difénacoum et la bromadiolone chez les prédateurs qui se nourrissent de rongeurs, ce qui peut avoir des conséquences imprévues.
L'alphachloralose est un poison d'urgence qui agit rapidement. Il paralyse la respiration et le rythme cardiaque des rongeurs. Une souris meurt dans l'heure qui suit l'ingestion d'une dose mortelle, ce qui en fait une option de choix pour ceux qui veulent éliminer rapidement les nuisibles. De plus, l'efficacité de l'alphachloralose augmente à mesure que la température ambiante diminue. Cependant, il est important de noter que l'alphachloralose n'est approuvé que contre les souris, ce qui limite son utilisation.
Le cholécalciférol, ou vitamine D3, a été approuvé comme ingrédient actif dans les rodenticides en 2019. Ces produits sont considérés comme parmi les plus efficaces et sont disponibles sur le marché depuis 2020. Le cholécalciférol agit en augmentant le taux de calcium dans le corps des rongeurs à des niveaux mortels, provoquant leur décès en l'espace d'une semaine, pour autant que l'appât soit suffisant par rapport au nombre de rongeurs. Cependant, il est important de noter que le cholécalciférol est toxique pour les oiseaux et les mammifères s'ils ingèrent l'appât. Il ne doit donc pas être transféré des rongeurs aux prédateurs qui les consomment.
Il existe plusieurs formes de raticides très efficaces, selon les espèces de rongeurs qui vous ont envahis et leur lieu de résidence :
Pour les granulés et les pâtes, l’utilisation d’un poste d’appâtage spécial souris ou spécial rats est recommandée, afin d’éviter la dispersion des appâts.
En dernier recours, vous pouvez également faire appel à une entreprise de dératisation. Suivant la taille de la surface à traiter et la nature de l’infestation, le prix d’intervention d’un dératiseur se situe entre 80 et 300 euros.
Un habitat sain et un potager sécurisé : vous voilà débarrassé des rongeurs et de leurs nuisances !
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